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Cancer ORL (VADS)

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Généralités

L’ICANS est un institut de référence dans la prise en charge des cancers de la tête et du cou aussi appelés cancers des voies aéro-digestives supérieures (VADS) ou encore cancers ORL. Ils représentent le 5ème cancer en termes de fréquence en France avec près de 15 000 à 18 000 nouveaux cas chaque année, et touchent principalement des hommes même si l’incidence de ces cancers augmente actuellement sensiblement chez les femmes en raison de l’évolution du tabagisme en hausse chez ces dernières.

La très grande majorité d’entre eux correspondent à des carcinomes épidermoïdes se développant principalement à partir des muqueuses :

  • de la cavité buccale comprenant la langue, la mandibule, la plancher buccal, joue, palais et les lèvres
  • de l’oropharynx comprenant les amygdales, le voile du palais, la base de langue, et les vallécules
  • du larynx (cordes vocales, épiglotte, bandes ventriculaires, sous-glotte)
  • de l’hypopharynx (sinus piriformes, parois postérieures, rétro-crico-aryténoïdes, bouche de l’œsophage).

Les autres types de cancers des voies aéro-digestives supérieures sont plus rares en France :

Massif facial (nez, fosse nasale, sinus ethmoïde, maxillaire et sphénoïde, base du crâne, orbite, fosse ptérygo-maxillaire et infratemporale)

Nasopharynx aussi appelé cavum

Glandes salivaires (parotides, glandes sous-mandibulaires, glandes sub-linguales, glandes salivaires accessoires).

Notre équipe pluridisciplinaire assure la prise en charge des patients ayant une tumeur développée dans l’ensemble de ces localisations. L’ICANS soutient et se mobilise à l’occasion de la campagne Rouge-Gorge organisée la première semaine d’avril par la Société Française de Carcinologie Cervico-Faciale (SFCCF) et la Société Française d’Oto-Rhino-Laryngologie et de Chirurgie de la Face et du Cou (SFORL). Cette campagne de sensibilisation a pour objectif de sensibiliser et d’informer le public et les professionnels de santé sur les cancers ORL afin d’améliorer le diagnostic et la prise en charge de ces pathologies.

Le diagnostic

La détection précoce de lésions précancéreuses et cancéreuses permet à la fois d’améliorer le pronostic et de limiter les séquelles fonctionnelles et esthétiques en lien avec les traitements mis en œuvre. Les chirurgiens-dentistes et les médecins généralistes ont à ce titre un rôle essentiel pour repérer en amont certains signes d’alertes : douleurs à la langue ou à la gorge, taches rouges ou blanches dans la bouche, enrouement, déglutition douloureuse, grosseur dans le cou, nez bouché ou écoulement de sang par le nez….

La persistance de ces signes les distingue de pathologies bénignes souvent spontanément résolutives et doit rapidement motiver une consultation chez un médecin spécialiste.

Le bilan des carcinomes épidermoïdes de la tête et du cou est réalisé par des chirurgiens ORL cervico-faciaux, et maxillo-faciaux comprend :

  • Un examen clinique avec fibroscopie du pharyngolarynx correspondant à un tube fin, flexible, muni d’une minicaméra qui permet de visualiser l’intérieur du nez, de la bouche et de la gorge.
  • Un bilan d’imagerie contribuant à la fois au bilan diagnostic mais également au bilan d’extension et pouvant comprendre un scanner cervico-thoracique, une IRM pour les tumeurs de la bouche et de la région amygdalienne et un TEP-Scan.
  • Une panendoscopie qui est un examen de la bouche, du pharynx, du larynx et de l’œsophage réalisé sous anesthésie permettant de mieux évaluer la tumeur, son extension profonde, de rechercher d’autres lésions des voies aérodigestives supérieures et surtout de réaliser les biopsies.
  • Une biopsie, généralement réalisée sous anesthésie générale en ambulatoire, de la zone concernée ou sur un ganglion lymphatique situé à proximité de la tumeur. Les prélèvements sont ensuite analysés en laboratoire par un médecin anatomopathologiste pour rechercher la présence de cellules cancéreuses permettant d’établir le diagnostic et d’orienter les traitements.

La consultation d’annonce de la maladie destinée à informer le patient du diagnostic, du pronostic ainsi que des traitements personnalisés proposés fait l’objet d’une attention particulière à l’ICANS. Elle permet au patient de poser ses questions et d’exprimer ses souhaits. Des infirmières d’annonce spécifiquement formées à l’oncologie ORL vous aideront pendant votre parcours de soins.

Les facteurs de risque

La très grande majorité des cancers des VADS est liée à des facteurs de risques évitables comprenant principalement le tabagisme, la consommation d’alcool, les virus de type HPV, mais également les expositions professionnelles pour certains cancers rares tels les adénocarcinomes ethmoïdaux.

Le tabac

Le tabac est un carcinogène reconnu par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) correspondant à la 1ère cause de cancers évitables avec près de 20% des cancers toutes localisations confondues et 80 à 90% des cancers ORL. La consommation du tabac (fumé ou en SNUS à sucer ou chiquer) expose à de nombreuses substances dont au moins 70 sont des cancérigènes comprenant des goudrons (acétaldéhyde, acrylonitrile, benzène, formaldéhyde, nitrosamines), des gaz toxiques (monoxyde de carbone, cyanure d’hydrogène) et des métaux lourds (cadmium, mercure, plomb, …). Ce facteur de risque présente à la fois un effet isolé multipliant par 4-5 les risques de cancers de la cavité buccale, de l’oropharynx et de l’hypopharynx, et par 10 les risques de cancers du larynx. L’association tabagisme – cancers ORL est une relation dose-dépendante avec un risque d’autant plus important que la fréquence, l’intensité et la durée du tabagisme sont élevés. L’arrêt du tabac même après plusieurs décennies de consommation permet de limiter l’impact négatif sur la survie, avec un intérêt même en cas de cancer déclaré avec une réduction des risques de récidive. Le tabagisme important en France explique que ces cancers y soient particulièrement fréquents.

L’alcool

L’alcool est un autre un cancérogène correspondant à la deuxième cause de cancers évitables après le tabac avec près de 10% des cancers concerné. Dans les cancers ORL, plus de 5% des cancers de la cavité buccale/pharynx et 20% des cancers du larynx sont attribuables à la consommation d’alcool (CIRC/INCa, 2018). En France, cette consommation est particulièrement importante avec un peu moins d’un quart de la population âgée de 18 à 75 ans dépassant les repères de consommation d’alcool établis par Santé publique France et l’Institut National du Cancer en 2020 (≤10 verres/semaine, ≤2 verres/jr ; jours sans consommation). Cette consommation d’alcool en France explique la fréquence importante de ces cancers. De plus l’alcool et le tabac présentent un effet synergique avec une consommation excessive (≥3 verres d’alcool/ jr et >20 cigarettes/jr) associée à une augmentation de près de 14 fois du risque de développer un cancer ORL.

Le papillomavirus humain (HPV)

Le papillomavirus humain (HPV) est un virus à ADN présentant un tropisme pour l’épithélium malpighien et dont une dizaine de sérotype parmi la centaine identifiée présentent un pouvoir oncogénique. Les infections principalement contractées lors des premiers rapports sexuels sont souvent asymptomatiques avec un taux de guérison de 80% à 5 ans. L’infection peut cependant persister et occasionner sur plusieurs années un cancer principalement en lien avec les sérotypes 16 et 18. Ces cancers qui représentent chaque année 2% de l’ensemble des nouveaux cas en France comprennent les cancers du col de l’utérus, du vagin, de la vulve, du pénis, oropharynx et du canal anal.  Sa prévalence est importante dans les cancers de l’oropharynx (34% en France métropolitaine). En lien avec l’évolution des pratiques sexuelles (augmentation du nombre de partenaires sexuels et des rapports buccogénitaux), la proportion des cancers de l’oropharynx liés à une infection par les HPV est en augmentation. La vaccination contre le papillomavirus à un jeune âge permet une nette réduction du risque d’apparition de ces cancers. Cette population se démarque des patients atteints de cancers ORL HPV négatifs sur plusieurs points : population plus jeune, peu de comorbidités, tabagisme plus faible (50% des patients), importante atteinte ganglionnaire au moment du diagnostic. Ce cancer se distingue également par une meilleure radiosensibilité et chimiosensibilité à l’origine d’un pronostic bien plus favorable.

Les signes qui doivent alerter

Les premiers symptômes des cancers ORL sont souvent d’une grande banalité expliquant pourquoi ils sont si souvent négligés à l’origine d’un diagnostic posé souvent à un stade avancé de la maladie :

  • des saignements de nez
  • une obstruction nasale unilatérale
  • une douleur de la bouche ou la gorge qui irradie à l’oreille
  • une sensation d’oreille bouchée
  • une gêne à la déglutition que ce soit une douleur ou une sensation d’accrochage
  • une «angine » trainante
  • une modification du timbre de la voix (enrouée ou étouffée), notamment constatée par l’entourage
  • une douleur ou plaie de la bouche persistante
  • une grosseur au niveau du cou.

C’est la persistance de ces signes plus de 3 semaines qui doit alerter et faire rapidement consulter un professionnel de santé.

Prise en charge

Le parcours proposé aux patients de l’ICANS repose sur une prise en charge individualisée, par une équipe pluridisciplinaire, du diagnostic jusqu’au suivi après traitement.

Le traitement est discuté en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP), réunissant oncologues médicaux, chirurgiens et radiothérapeutes. La proposition thérapeutique qui en émane est fonction de la localisation de la tumeur, de son extension et des autres pathologies du patient. Le traitement des cancers ORL repose sur la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie, isolées ou associées.

Chirurgie

S’adressant aux tumeurs localisées ou localement avancées, cette chirurgie consiste en l’exérèse tumorale avec une marge de sécurité de tissu sain autour pour réduire le risque de récidive ainsi que des ganglions lymphatiques voisins. Les techniques chirurgicales et les retentissements fonctionnels liés varient selon la taille tumorale et leur localisation incluant :

  • une approche mini-invasive par voie endoscopique réalisée le plus souvent en ambulatoire
  • la chirurgie par voie transorale assistée ou non par robot
  • des chirurgies plus étendues sont parfois indispensables pouvant avoir un retentissement fonctionnel et/ou esthétique nécessitant une reconstruction par des tissus de remplacement prélevés dans le voisinage ou plus à distance (lambeaux) voir une réhabilitation prothétique réalisées par des équipes spécialisées.

Si la chirurgie des cancers de la tête et du cou n’est pas réalisée directement dans notre institut, notre équipe multidisciplinaire intègre des chirurgiens ORL cervico-faciaux et maxillo-faciaux des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg (HUS). Notre coopération avec le CHU de Strasbourg nous permet d’avoir un plateau chirurgical bénéficiant des dernières innovations technologiques.

Radiothérapie

La radiothérapie réalisée à l’ICANS peut être indiquée, associée ou non à une chimiothérapie, d’emblée ou en post-opératoire.

Le service Radiothérapie-Curiethérapie de l’ICANS est à la pointe de l’innovation.

En savoir plus sur la radiothérapie

Chimiothérapie

Elle peut être utilisée :

  • Avant le traitement local par chirurgie et/ou radiothérapie pour faire diminuer la taille de la tumeur permettant ainsi d’éviter les gestes chirurgicaux mutilants (laryngectomie totale)
  • Pendant la radiothérapie

Elle constitue également en association avec des thérapies ciblées et des agents d’immunothérapies la seule approche validée pour les stade avancés (tumeurs localement très avancées non accessibles à un traitement local et/ou métastatiques). Ces traitements nécessitent le plus souvent la mise en place d’un cathéter ou d’une chambre implantable pour réaliser les perfusions sans avoir à piquer dans les veines des bras. 

L’ICANS propose l’accès à de nouveaux médicaments dans le cadre d’essais cliniques.

Soins de support

Chaque patient bénéficie d’une consultation d’annonce avec chacun des spécialistes. Les modalités de réalisation des traitements, ainsi que les bénéfices et les effets secondaires attendus incluant le retentissement fonctionnel lui sont alors exposées. Ces consultations permettent de répondre à toutes les questions que se posent les patients et ainsi d’élaborer en collaboration le projet thérapeutique.

En parallèle à ces traitements du cancer, le patient se voit systématiquement proposer une prise en charge complémentaire par notre équipe des soins de support incluant :

  • Un suivi nutritionnel
  • Une aide au sevrage tabagique
  • Un accompagnement psychologique
  • Une évaluation et un suivi une orthophoniste et un kinésithérapeute
  • Une évaluation et un suivi par un assistant de service social permettant de prévenir ou de surmonter d’éventuelles difficultés sur les plans social, sanitaire, familial, économique et professionnel.

L’ICANS propose également des techniques innovantes dans le cadre d’essais thérapeutiques.

Surveillance

La surveillance a pour but de détecter précocement d’éventuelles rechutes, la survenue d’un éventuel second cancer et à traiter de possibles séquelles des traitements. Elle consiste en examens cliniques et radiologiques réguliers.

Tout est mis en œuvre pour vous faire bénéficier d’une prise en charge rapide en organisant une consultation avec un médecin qui deviendra votre référent pour le traitement et le suivi de votre pathologie. Un second avis médical peut être donné en consultation sur prise de rendez-vous auprès du secrétariat.

Essais cliniques

La recherche clinique comprend toute étude qui a pour but d’évaluer un nouveau traitement chez le patient, en mesurant son efficacité et sa tolérance par rapport à un traitement conventionnel. Environ 80% des essais cliniques concernent l’évaluation de nouveaux médicaments, mais la recherche clinique évalue également des nouvelles techniques de radiothérapie et de chirurgie.

Accompagnement

Les soins de support visent à assurer la meilleure qualité de vie possible pendant et après les traitements, sur les plans physique, psychologique et social, en prenant en compte la diversité des besoins des patientes et de leur entourage. 

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