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Pathologies thyroïdiennes

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Généralités

La thyroïde est située à la base du cou, en avant de la trachée et en dessous du larynx. Elle est formée de deux lobes réunis par une partie centrale appelée isthme, localisée à la base du cou de part et d’autre de la trachée.

Elle assure la production d’hormones essentielles au fonctionnement et à la régulation de nombreux organes. Il s’agit d’une glande endocrine indispensables à la vie, c’est-à-dire qu’elle sécrète des hormones dans le sang appelées thyroxine (T4) et triiodothyronine (T3). Ces hormones sont riches en iode, élément indispensable à leur fabrication et donc au bon fonctionnement de la thyroïde qui est le seul organe à l’utiliser.

Les hormones thyroïdiennes régulent le niveau de fonctionnement de la plupart des organes, plus particulièrement le cœur, le système nerveux et la production d’énergie.

Une insuffisance de production (hypothyroïdie) provoque un ralentissement de ces fonctions avec notamment fatigue physique et psychique et prise de poids. L’excès de production (hyperthyroïdie) provoque les phénomènes inverses avec notamment palpitations, nervosité, sueurs et amaigrissement.

Le cancer de la thyroïde est généralement lentement évolutif et de très bon pronostic avec un taux de guérison d’environ 90 %. Il est relativement rare puisqu’il représente seulement 1,3 % de tous les cancers. Il touche beaucoup plus la femme que l’homme comme toutes les pathologies thyroïdiennes (5ème rang contre 16ème rang pour les hommes). On dénombre plus de 10.000 nouveaux cas de cancers de la thyroïde en France chaque année. L’âge moyen au diagnostic est de 57 ans chez l’homme et de 52 ans chez la femme.

Les cancers thyroïdiens sont en grande majorité de type différencié (de souche folliculaire) : 85% de type papillaire, 10% de type vésiculaire, plus rarement de type médullaire dans 4% des cas, et exceptionnellement dans 1% des cas de type indifférencié ou anaplasique intervenant surtout chez la personne âgée, qui constitue une forme beaucoup plus grave.

Le diagnostic

Les nodules thyroïdiens sont très fréquents, mais plus de 95% sont bénins. Il est donc important de bien faire la distinction entre nodule et cancer.

Il s’agit la plupart du temps d’un nodule thyroïdien dépisté de façon fortuite (aucune gêne en général) :

  • soit cliniquement à la palpation,
  • soit sur un examen d’imagerie effectué pour une autre raison tel qu’une échographie, un doppler des vaisseaux du cou ou un scanner,
  • soit, plus rarement, c’est la découverte d’un ganglion (adénopathies) du cou, l’augmentation de volume d’un goitre déjà connu ou la modification de la voix qui attirent l’attention.

Beaucoup plus rarement, la tumeur thyroïdienne est révélée par une métastase à distance.

Echographie

Après l’examen clinique et une prise de sang pour vérifier le fonctionnement de la thyroïde (dosage de la TSH), il est recommandé d’effectuer une échographie qui est le meilleur examen pour confirmer l’existence d’un nodule thyroïdien et en préciser ses caractéristiques. Cet examen est indispensable pour savoir si une cytoponction est indiquée.

L’échographie est un examen indolore et non invasif qui consiste, à l’aide d’une sonde posée sur le cou du patient en position allongée, à visualiser la glande thyroïde par le biais d’ultrasons. 

Cytoponction

La cytoponction est la technique la plus efficace pour différencier les nodules potentiellement malins à opérer de la majorité des nodules qui sont bénins. Il consiste à ponctionner le nodule avec une aiguille très fine (0,4 mm de diamètre) permettant de recueillir du liquide contenant des cellules qui seront examinées au microscope. Cela ne nécessite pas de préparation particulière et n’entraîne pas de douleur.

Les facteurs de risque

Le seul facteur de risque prouvé favorisant le cancer de la thyroïde est l’irradiation du cou dans l’enfance, que ce soit par radiothérapie externe ou par contamination interne (accident nucléaire) ce qui est extrêmement rare. Et les cancers thyroïdiens sont très rarement d’origine génétique.

Les signes qui doivent alerter

L’existence d’un ganglion dans le cou, une modification de la voix ou la croissance rapide d’un goitre déjà connu sont les signes qui doivent faire consulter rapidement le médecin.

La prise en charge

Le parcours proposé aux patients de l’ICANS repose sur une prise en charge individualisée, par une équipe pluridisciplinaire, du diagnostic jusqu’au suivi après traitement.

La chirurgie

La chirurgie constitue quasiment toujours la première étape thérapeutique et permet de confirmer le diagnostic. Elle consiste la plupart du temps en une thyroïdectomie totale ou partielle (ablation d’un ou des 2 lobes de la thyroïde), associée ou non à un curage ganglionnaire cervical (ablation des chaînes ganglionnaires situés autour de la thyroïde).

Dans tous les cas, après thyroïdectomie totale, vous serez placé sous « hormonothérapie substitutive » à vie : prise quotidienne d’hormones thyroïdiennes (comprenant de la L-THYROXINE) visant à remplacer la glande thyroïde. Il existe de nombreux médicaments disponibles, la posologie sera adaptée en fonction de vos besoins et du contrôle de votre taux de TSH (prise de sang). Le suivi de la pathologie sera assuré par plusieurs spécialistes en fonction de la phase du traitement : initialement chirurgien et médecin nucléaire, puis relais par l’endocrinologue de votre choix. Il reposera sur la pratique régulière de prises de sang pour contrôle du taux de TSH et de Thyroglobuline (marqueur), et de l’échographie cervicale. Le suivi sera plus ou moins espacé en fonction du stade et des résultats.

Irathérapie

Après chirurgie, en cas de cancer différencié (cas le plus fréquent), on aura souvent recours à l’irathérapie. Les cancers infra-centimétriques (micro-cancers) sont en général guéris par la chirurgie seule.

  • L’irathérapie consiste à administrer une gélule d’iode 131, par la bouche au cours d’une hospitalisation en chambre protégée. La durée de l’hospialisation est de quelques jours dans le service Médecine nucléaire pour des raisons de radioprotection. Ce traitement est très bien supporté, avec des effets secondaires limités.et n’a pas de conséquences cancérigènes.

Après absorption, l’iode radioactif va se « fixer » sur les reliquats de tissu thyroïdien sain, et sur d’éventuelles métastases ganglionnaires ou à distance, et ainsi les détruire grâce à la radioactivité. En fonction du stade, la quantité de radioactivité délivrée pourra varier.

L’indication de ce traitement en complément de la chirurgie pour les carcinomes différenciés est discuté au cas par cas en RCP (Réunion de Concertation Pluridisciplinaire). Il est indiqué en cas de risque de rechute. Il permet de détruire les cellules thyroïdiennes restantes et d’éventuelles cellules malignes de manière très sélective.

  • Une scintigraphie est réalisée à la sortie. Des consignes d’hydratation et de radioprotection vous seront données pour protéger votre entourage à la sortie de votre séjour.

Le plus souvent, une seule séance suffit. Plus rarement, en cas de métastases, plusieurs séances espacées de 6 à 12 mois seront nécessaires.

En cas de tumeur résiduelle, on peut être amené à donner une 2ème dose d’iode ou à effectuer un traitement local : reprise chirurgicale ou radiothérapie stéréotaxique (ciblée) ou thermoablation (destruction par le chaud ou par le froid). L’utilisation de la chimiothérapie est exceptionnelle. Enfin, très rarement, on peut être amené à utiliser des comprimés anti-tumoraux appelés anti-tyrosine kinase.

Essais cliniques

La recherche clinique comprend toute étude qui a pour but d’évaluer un nouveau traitement chez le patient, en mesurant son efficacité et sa tolérance par rapport à un traitement conventionnel. Environ 80% des essais cliniques concernent l’évaluation de nouveaux médicaments, mais la recherche clinique évalue également des nouvelles techniques de radiothérapie et de chirurgie.

Accompagnement

Les soins de support visent à assurer la meilleure qualité de vie possible pendant et après les traitements, sur les plans physique, psychologique et social, en prenant en compte la diversité des besoins des patientes et de leur entourage. 

Équipes

Dr Olivier SCHNEEGANS

Intitulé de fonction : Médecin nucléaire

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