Depuis de nombreuses années, l’immunothérapie a modifié les stratégies de traitement de nombreux cancers en améliorant la survie des patients.
Le système immunitaire a pour objectif de détruire les cellules anormales (bactéries, virus et cellules tumorales). L’immunothérapie est un traitement permettant d’aider le système immunitaire à combattre le cancer.
Plusieurs types d’immunothérapie sont actuellement utilisés chez l’homme pour traiter le cancer:
- Les anticorps monoclonaux sont fabriqués en laboratoire et reconnaissent une protéine spécifique du cancer pour s’y lier et activer le système immunitaire. Par exemple le Rituximab ou le Daratumumab sont des anticorps monoclonaux fréquemment utilisés par perfusions intra-veineuses ou en sous-cutanées. Ce sont des thérapies qui nécessitent parfois une hospitalisation pour la première administration car ils peuvent entrainer des réactions.
- Les inhibiteurs de points de contrôle immunitaire sont des médicaments permettant de bloquer des protéines exprimées sur les cellules tumorales et ainsi restaurer l’efficacité du système immunitaire. Par exemple le pembrolizumab, le nivolumab et l’ipilimumab sont des inhibiteurs de points de contrôle administrés en intraveineux en hôpital de jour toutes les 2 à 6 semaines en fonction des protocoles. La tolérance est souvent très bonne mais des effets secondaires peuvent néanmoins survenir et porter sur l’ensemble des organes (peau, thyroïde, cœur, foie, etc.) via cette stimulation du système immunitaire.
- Les immunomodulateurs renforcent le système immunitaire, sans que le mécanisme d’action soit totalement élucidé à l’heure actuelle. Par exemple le Lénalidomide (Revlimid) ou pomalidomide sont des immunomodulateurs à prise orale quotidienne (21 jours sur 28).
- Les cellules CAR-T sont des cellules du système immunitaire du patient (lymphocytes T) qui sont modifiés en laboratoire afin de leur permettre d’exprimer à leur surface un récepteur spécifique de la cellule cancéreuse. La fixation de ces nouvelles cellules au cancer va entrainer l’activation du système immunitaire. Ce traitement s’administre une seule fois par voie veineuse au cours d’une hospitalisation prolongée et après une chimiothérapie. Une hospitalisation de plusieurs jours est indispensable dans les suites pour surveiller les complications possibles à court terme (notamment la fièvre, la baisse des globules du sang et les effets neurologiques). La plupart de ces symptômes régressent complètement grâce à des soins adaptés.
- Les anticorps bispécifiques sont conçus pour se lier à la fois à sur la cellule cancéreuse et une cellule du système immunitaire, souvent les lymphocytes T. Le pont créé entre ces deux types de cellules permet de rapprocher les lymphocytes T des cellules cancéreuses et faciliter la reconnaissance et la destruction des cellules cancéreuses par le système immunitaire. Le Blinatumomab, l’Epcoritamab, le Glofitamab et Teclistamab en sont des exemples, ce sont des injections sous-cutanées ou intra-veineuses en continue ou toutes les 1 à 3 semaines selon la molécule. Bien que prometteuse, cette thérapie peut entraîner les mêmes complications que les cellules CAR-T mais souvent moins sévères ce qui nécessite des hospitalisations plus courtes.
Certaines immunothérapies ne peuvent être administrées qu’à l’hôpital, alors que d’autres peuvent être prises à la maison. Elles se déroulent selon un programme établi, ou protocole, qui est déterminé selon l’état de santé de chaque patient. Il arrive qu’une immunothérapie soit administrée seule, ou en association à d’autres types de traitements comme la chimiothérapie, la radiothérapie ou les deux.
La tolérance de l’immunothérapie est le plus souvent bonne, permettant une conservation de la qualité de vie la meilleure possible. Cependant, ces traitements peuvent aussi parfois perturber le fonctionnement du système immunitaire du patient, entrainant des toxicités particulières pouvant retentir sur diverses parties du corps (et entrainer des toxicités cutanées, digestives, endocriniennes, cardiaques, pulmonaires, rénales, hépatiques, etc.).
Avant de débuter ce traitement, un bilan biologique complet, un électrocradiogramme, et des examens d’imagerie (pouvant comprendre une IRM cérébrale) sont prescrits.
Sous immunothérapie, le suivi est donc global, clinique et biologique, afin de prendre en charge rapidement d’éventuels effets indésirables.
Malgré les nombreuses innovations récentes, l’immunothérapie ne fonctionne pas dans tous les types de cancers et un certain nombre de patients ne bénéficient pas de l’action de l’immunothérapie. Des études sont en cours pour élargir les indications.