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Généralités
Le cancer de la vessie n’est pas ou peu connu alors qu’il s’agit d’un cancer fréquent. On comptabilise 12 000 nouveaux patients concernés par an en France avec une mortalité élevée et un retard diagnostic fréquent, 20% des cas sont diagnostiqués à un stade déjà métastatique. Il représente la 7ème cause de cancer en France et la 2ème des cancers urologiques après le cancer de la prostate. Plus fréquent chez l’homme, on constate une augmentation chez la femme.
En France, le tabagisme serait responsable de 53% des cas de cancers de la vessie chez les hommes et de 39% chez les femmes.
Deux ensembles de substances chimiques sont à l’origine de l’essentiel des cancers de la vessie reconnus d’origine professionnelle : des amines aromatiques et des hydrocarbures aromatiques polycycliques. La part des cancers de la vessie d’origine professionnelle est estimée entre 2% et 14%.
Il existe un net accroissement du nombre de cas de cancer de la vessie avec l’âge. Respectivement 85% des hommes atteints de tumeurs de vessie ont plus de 60 ans et 43% plus de 75 ans (ces chiffres sont 89% et 61% pour les femmes).
Le diagnostic
En cas de suspicion et pour permettre un diagnostic, une consultation chez un spécialiste est nécessaire et comporte un temps d’entretien pendant lequel le médecin vous demandera d’exposer vos symptômes, votre passé médical, recenser vos facteurs de risques et prendre connaissance de l’histoire médicale de votre famille.
Un examen clinique complète les informations orales que vous aurez apportées à l’oncologue médical. Ses deux temps constituent le bilan initial qui a pour but de confirmer la présence d’un cancer, de la localiser et de définir son type.
Un bilan d’extension complète le bilan initial. Il est prescrit par le médecin spécialiste en oncologie et aide à déterminer les modalités de traitement. Le bilan d’extension consiste à évaluer l’étendue du cancer et à chercher d’éventuelles métastases :
- Un examen cytobactériologique des urines est toujours réalisée. Il sert à confirmer la présence de sang dans les urines, à rechercher la présence de cellules tumorales et d’une éventuelle infection urinaire, qui pourrait expliquer le saignement.
- Une cytologique urinaire recherche la présence de cellules cancéreuses dans les urines.
- Une échographie abdomino-pelvienne examine la vessie, les reins et les voies urinaires et permet de visualiser des images suspectes au niveau de la paroi de la vessie.
- Une cystoscopie : Le fibroscope est introduit dans l’urètre pour explorer l’intérieur de la vessie. Menée sous anesthésie locale, l’examen permet de localiser la tumeur, en précise la taille et l’aspect.
- Une résection transurétrale de la vessie : La résection transurétrale de la vessie consiste à retirer les tissus suspects au cours d’une endoscopie de la vessie sous anesthésie générale ou locorégionale.
- Une analyse anatomopathologique des tissus prélevés grâce à la résection transurétralede la vessie. Cet examen fondamental précise :
- Le type de la tumeur. Dans plus de 90 % des cas il s’agit d’un carcinome urothélial. Dans 5 % des cas il s’agit de carcinome épidermoïde ou d’adénocarcinome ;
- Son extension ou stade de la tumeur. Y a t-il infiltration ou non du muscle de la vessie et quelle est la progression de la tumeur ?
- Sa vitesse d’évolution ou grade. La tumeur a-t-elle un risque de progression élevé ?
- Le bilan diagnostic pourra être complété par une analyse de sang ; un scanner de l’appareil urinaire ou uroscanner. un scanner de l’abdomen, du thorax et/ou du bassin ; une IRM pelvienne ou une IRM de l’appareil urinaire ; une scintigraphie osseuse.
La consultation d’annonce de la maladie destinée à informer le patient du diagnostic, du pronostic ainsi que des traitements personnalisés proposés fait l’objet d’une attention particulière à l’ICANS. Elle permet au patient de poser ses questions et d’exprimer ses souhaits. Des infirmières d’annonce spécifiquement formées à l’oncologie urologique vous aideront pendant votre parcours de soins.
Les facteurs de risques
Les facteurs de risque avérés de cancer de la vessie sont les suivants :
- L’âge
- Le tabac
- Des facteurs génétiques et antécédents familiaux
- Agents infectieux
Les signes qui doivent alerter
Les symptômes sont parfois ponctuels, ce qui peut rendre le diagnostic tardif. Ils sont le plus souvent représentés par une hématurie macroscopique (présence de sang dans les urines), des brûlures lors des mictions, une pesanteur ou douleurs du bas ventre. La présence de sang dans les urines conduit souvent à aller consulter son généraliste qui les interprète comme le signe d’une infection urinaire.
Ce symptôme ne se présentant que ponctuellement et à distance les uns des autres, il conduit à un diagnostic tardif de cancer de la vessie. La présence de sang dans les urines doit systématiquement faire évoquer le diagnostic de cancer de la vessie, en particulier chez les personnes qui fument. Dans tous les cas, il est important de consulter son médecin traitant en présence de toute hématurie (quelle que soit sa nature) ou de troubles urinaires. En effet, en cas de cancer de la vessie, la détection précoce de la maladie augmente considérablement les chances de guérison.
Il n’existe pas aujourd’hui de dépistage généralisé. En revanche, il est important de conseiller un dépistage individuel en cas de symptômes, en particulier peut-être aux personnes exposées au tabac, aux infections chroniques répétées ou encore exposées à des substances chimiques dans le cadre professionnel
Prise en charge
- Le parcours proposé aux patients de l’ICANS repose sur une prise en charge individualisée, par une équipe pluridisciplinaire, du diagnostic jusqu’au suivi après traitement
Après le diagnostic de cancer, une prise en charge adaptée est proposée au patient.
Le traitement est discuté en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP), réunissant oncologues médicaux, chirurgiens et radiothérapeutes. La proposition thérapeutique qui en émane est fonction de la localisation de la tumeur, de son extension et des autres pathologies du patient.
La majorité des cancers de la vessie avancés ou métastatiques étaient jusqu’à aujourd’hui traités par chimiothérapie car le cancer de vessie est parmi les plus chimiosensible. Mais le paysage thérapeutique a été bouleversé ces dernières années avec l’arrivée de nouveaux médicaments. Tout d’abord les immunothérapies et très récemment les anticorps conjugués. Nous avons connu des avancées importantes au cours des dernières années avec désormais des combinaisons thérapeutiques.
Des avancées très importantes sont désormais attendus à des stades localisés de la maladie ou la chirurgie reste la pierre angulaire de la prise en charge après une chimiothérapie préopératoire.
Essais cliniques
La recherche clinique comprend toute étude qui a pour but d’évaluer un nouveau traitement chez le patient, en mesurant son efficacité et sa tolérance par rapport à un traitement conventionnel. Environ 80% des essais cliniques concernent l’évaluation de nouveaux médicaments, mais la recherche clinique évalue également des nouvelles techniques de radiothérapie et de chirurgie.
Accompagnement
Les soins de support visent à assurer la meilleure qualité de vie possible pendant et après les traitements, sur les plans physique, psychologique et social, en prenant en compte la diversité des besoins des patientes et de leur entourage.
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