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Généralités
Les poumons, situés dans le thorax, sont les organes de la respiration. L’air pénètre par le nez, s’écoule dans la trachée et dans les bronches, qui se ramifient en petites voies respiratoires et en alvéoles où l’oxygène et le dioxyde de carbone sont échangés avec le sang. Pendant l’inspiration, les alvéoles se remplissent d’air, tandis que pendant l’expiration, le dioxyde de carbone est expulsé et le sang riche en oxygène est renvoyé vers le cœur.
En France, en 2023, on estime à 52 777 le nombre de nouveaux cas de cancer du poumon diagnostiqués, dont 67 % chez l’homme. Le cancer du poumon est le 2ème cancer le plus fréquent chez l’homme, après le cancer de la prostate, et le 3ème cancer le plus fréquent chez la femme, après le cancer du sein et le cancer colorectal. On note, chez les femmes, une tendance à l’augmentation préoccupante, avec une progression annuelle moyenne supérieure à 4,3% depuis 2010. Le cancer du poumon (appelé aussi cancer broncho-pulmonaire) est le cancer qui occasionne le plus de décès chaque année en France (plus de 33 000). Souvent diagnostiqué à un stade tardif, il est également l’un des cancers de plus mauvais pronostic avec un taux de survie à 5 ans de 20 %.
Le dépistage
Il n’existe pas à ce jour de programme national de dépistage organisé du cancer du poumon.
Cependant, l’analyse des nouvelles données disponibles montre que le dépistage par scanner à faible dose chez les personnes fortement exposées au tabac conduit à une réduction de la mortalité spécifique. Un programme pilote par l’INCa devra compléter les données actuelles par des études complémentaires et aussi définir la population cible d’un potentiel dépistage organisé et la procédure de dépistage.
Le diagnostic
En cas de suspicion et pour permettre un diagnostic, une consultation chez un spécialiste est nécessaire et comporte un temps d’entretien pendant lequel le médecin vous demandera d’exposer vos symptômes, votre passé médical, recenser vos facteurs de risques et prendre connaissance de l’histoire médicale de votre famille. Un examen clinique complète les informations orales que vous aurez apportées à l’oncologue médical. Ses deux temps constituent le bilan initial qui a pour but de confirmer la présence d’un cancer, de la localiser et de définir son type.
Un bilan d’extension complète le bilan initial. Il est prescrit par le médecin spécialiste en oncologie et aide à déterminer les modalités de traitement. Le bilan d’extension consiste à évaluer l’étendue du cancer et à chercher d’éventuelles métastases.
- Un examen clinique
- Une radiographie pulmonaire ;
- Un bilan sanguin
- Un scanner du thorax, souvent avec produit de contraste.
Complétés par :
- Une fibroscopie bronchique : Examen réalisé sous anesthésie locale de la gorge, et dure entre 10 et 20 minutes. Cet examen n’est pas douloureux, mais il est désagréable. Le plus souvent, la fibroscopie bronchique ne génère aucun effet secondaire important.
- Une biopsie
Selon chaque situation individuelle, d’autres examens sont nécessaires pour :
- Faire le bilan d’extension locale et/ou à distance du cancer du poumon (scanner abdominal, IRM cérébrale…) ;
- Apprécier la fonction respiratoire avant chirurgie (spirométrie…) ;
- Estimer le risque cardiovasculaire ;
- Rechercher des contre-indications à certains traitements.
Au terme de ce bilan, on aura ainsi pu déterminer :
- Le type précis de cancer en cause (cancer pulmonaire à petites cellules ou non à petites cellule) ;
- La taille de la tumeur, éventuellement son extension à des organes voisins ;
- Un éventuel envahissement ganglionnaire
La consultation d’annonce de la maladie destinée à informer le patient du diagnostic, du pronostic ainsi que des traitements personnalisés proposés fait l’objet d’une attention particulière à l’ICANS. Elle permet au patient de poser ses questions et d’exprimer ses souhaits. Des infirmières d’annonce spécifiquement formées à l’oncologie du poumon vous aideront pendant votre parcours de soins.
Les facteurs de risques
Le cancer du poumon est un cancer largement associé à l’exposition à des agents présents dans l’environnement général et professionnel : c’est le premier organe concerné par les substances qui vont pénétrer dans l’organisme par inhalation.
- Le tabac : tabagisme actif est responsable de 80,8 % des cas de cancer du poumon chez l’homme et de 63 % des cas chez la femme. Le tabagisme multiplie par 10 à 15 le risque de cancer du poumon par rapport à une personne non-tabagique.
- L’exposition au radon : un gaz radioactif incolore et inodore naturellement présent dans l’environnement. Il est libéré dans l’air lors de la désintégration naturelle de l’uranium présent dans le sol et la pierre.
- Pollution de l’air extérieur : En France, la pollution atmosphérique serait responsable de 48 000 décès prématurés tout cause confondue et de 4% des nouveaux cas de cancer du poumon diagnostiqués en 2015.
- L’alimentation : si elle est trop pauvre en fruits et fibres alimentaires augmente le risque de cancer du poumon. (Environ 10% des cancers broncho-pulmonaires)
- L’exposition professionnelle : selon l’INRS, environ 15% de l’ensemble des cancers pulmonaires sont d’origine professionnelle.
- Les prédispositions génétiques : deux gènes de prédisposition du cancer du poumon sont connus. Des variants du gène suppresseur de tumeur TP53, impliqué dans le syndrome de Li-Fraumeni, et les variants très rares de l’EGFR (Epidermal Growth Factor Receptor), en particulier la mutation T790M, qui modifient la fonction ou l’activation du récepteur EGFR.
Les signes qui doivent alerter
Les symptômes respiratoires susceptibles de révéler un cancer du poumon sont multiples, mais ils ne sont pas spécifiques. Ils peuvent être présents dans d’autres maladies. C’est la persistance de l’un des symptômes ci-dessous qui doit amener à consulter un médecin :
- Une toux qui apparait et dure sans cause apparente
- Une toux chronique qui s’aggrave
- Des hémoptysies (crachats avec sang)
- Un essoufflement d’apparition récente
- L’aggravation d’une difficulté respiratoire ou un sifflement à la respiration
- Des douleurs thoraciques
- Des infections pulmonaires répétées
- Une modification de la voix dite « enrouée » ou « voilée »
- Une fatigue anormale
- Des difficultés à avaler
- Une perte de poids involontaire
- Un œdème du cou ou des paupières le matin au réveil
Prise en charge
- Le parcours proposé aux patients de l’ICANS repose sur une prise en charge individualisée, par une équipe pluridisciplinaire, du diagnostic jusqu’au suivi après traitement.
Le traitement est discuté en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP), réunissant oncologues médicaux, chirurgiens et radiothérapeutes. La proposition thérapeutique qui en émane est fonction de la localisation de la tumeur, de son extension et des autres pathologies du patient. Le traitement des cancers du poumon repose sur la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie, isolées ou associées.
Il y a deux principaux types histologiques de cancer du poumon qui sont :
- Les cancers bronchopulmonaires non à petites cellules (CBNPC) et qui représentent 85% des cas.
- Les cancers bronchopulmonaires à petites cellules (CBPC)
Pour les cancers bronchopulmonaires non à petites cellules (CBNPC) le traitement peut comprendre, selon le stade au moment du diagnostic :
- Une exérèse chirurgicale
- Une chimiothérapie conventionnelle néoadjuvante ou adjuvante
- Une radiothérapie
- Une thérapie ciblée
Pour les cancers bronchopulmonaires à petites cellules (CBPC), le traitement représente une urgence thérapeutique. Il peut comprendre, selon le stade au moment du diagnostic :
- Une chimiothérapie conventionnelle
- Une radiothérapie
Essais cliniques
La recherche clinique comprend toute étude qui a pour but d’évaluer un nouveau traitement chez le patient, en mesurant son efficacité et sa tolérance par rapport à un traitement conventionnel. Environ 80% des essais cliniques concernent l’évaluation de nouveaux médicaments, mais la recherche clinique évalue également des nouvelles techniques de radiothérapie et de chirurgie.
Accompagnement
Les soins de support visent à assurer la meilleure qualité de vie possible pendant et après les traitements, sur les plans physique, psychologique et social, en prenant en compte la diversité des besoins des patientes et de leur entourage.
Liens utiles
Équipes
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Catégorie(s) : Chef de service
Intitulé de fonction : Oncologue radiothérapeute
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